QU’EST CE QUE LE FAV ?
Le Festival des Architectures Vives est un parcours architectural à destination du grand public, qui permet de découvrir ou redécouvrir des sites emblématiques de la ville de Montpellier depuis 2006. Cette manifestation invite le visiteur à aller au contact de ce riche patrimoine en lui proposant des installations dispersées dans la ville. A Montpellier, il prend place au cœur de la ville historique et propose un parcours reliant des hôtels particuliers et cours intérieures, majoritairement privés, qui ne sont usuellement pas visibles pour les visiteurs.
https://www.festivaldesarchitecturesvives.com
1- Livrons nous. À Hôtel d’Hortoles rue des trésoriers de la bourse, 3 architectes parisiennes mettent en scène un livre dont les pages s’envolent vers le ciel avec beauté.
2- Medi FAV
Plus réaliste et écolo-économique, le travail réalisé par les étudiants de l’école Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, dont le sujet est la coquille d’huître: les panneaux, voiles et murs sont installés dans la cour de l’hotel Saint Côme.
L’enjeu du projet sera ainsi de réaliser une expérimentation autour de la réutilisation des coquilles d’huîtres, ordinairement considérées comme des déchets, afin d’en changer le statut et de les transformer en matériau innovant pour l’architecture.
3- LES FLEURS DE LA MALADIE
Plus étrange le travail de Hagijo qui est un collectif de jeunes diplômés en architecture et urbanisme entre Munich, Weimar, Berlin et Bruxelles, nommé LES FLEURS DE LA MALADIE.
“Aujourd’hui, un champ de fleurs de tests Covid-19 périmés pousse aux Trésoriers de la Bourse. La santé est toujours un état fragile qui peut être déséquilibré instantanément par des facteurs externes.
Simultanément, les matériaux utilisés reflètent la question de la durabilité, car les tests et la plate-forme seraient autrement mis au rebut.”
4- Washi Paper Pavilion.
Réalisé par YET Architecture, composé de KATLIARSKAYA Anastasiya et KATLIARSKI, venant d Israël et de Biélorussie, ils ont imaginé un cocon étrange.
“Le pavillon est un cylindre, une enveloppe constituée d’un matériau homogène, sans contraste avec l’environnement qui l’entoure, notamment le papier. L’espace intime comporte des ouvertures qui dégagent des perspectives sur le mouvement des personnes, les détails architecturaux et le ciel en constante évolution.”
5- Two Point Five Planets
C est du Portugal que SPÍNOLA Vicente est venu pour créer ces volumes basiques qui reflètent le soleil et prend les couleurs.
“En référence à la fragilité des équilibres, cette installation fait allusion à la crise climatique imminente, notamment due à la surexploitation des ressources de notre planète, où il faudrait 2,5 planètes pour supporter le mode de vie actuel de l’Européen moyen.”
6- Matière Morte
C’est de Montpellier que les architectes de l’atelier d’architecture AJAM composé de Joël Bastide, Florent Gadois, Lucien Magne, Loïc Moine et Charles Pichon, ont implanté 2 colonnes dans la cour de la fac de médecine.
“Signifier la verticalité. L’atmosphère d’un paysage intérieur qui, contenu sur lui-même, s’ouvre à l’immensité du ciel. En réaction à cela, nous explorons l’élancement d’éléments de matière sublimant cette relation fondamentale entre la terre et le ciel.“
“Cristalliser une matière morte. La matière peut être retirée d’une fonction à laquelle celle-ci répond, devenant une matière morte, sans que celle-ci le soit réellement. En ce sens, nous croyons en la capacité à se saisir de cette matière morte comme ressource à cristalliser.“
7. Ici, fût.
Venant de Montréal au Canada LAFLEUR-CHARTIER Christophe joue le minimaliste avec 3 perches noires et 3 tabourets dans un triangle blanc.
“ Ici, fût évoque délicatement les traces d’une présence humaine ancienne. Est-ce les restes d’un lieu de culte abandonné ou ceux d’un simple abri de nomades?
En matérialisant ce mystérieux aura associé aux vestiges humains, l’installation cherche à sensibiliser l’observateur sur la fragilité de notre passage sur terre.
Ceux qui furent et ceux qui seront : nos ancêtres et notre descendance… Une notion qui semble avoir déserté nos esprits contemporains au profit du moi, au profit du présent.
Minimale, l’installation mise sur la puissance des symboles architecturaux communs afin de s’ancrer dans le domaine de l’universel évitant ainsi toutes attaches culturelles spécifiques”
8- The holy wells
Venant de Seattle // États-Unis SCHAENGOLD David et TRYON Jerome nous présentent d’étranges tours sous lesquelles on peut apercevoir une autre personne sous une autre tour par un effet de miroir.
La méthaphore avec les tours de New York est assumée complètement dans la communication du projet.
“Dans la cour de l’Hôtel de Lunas, un espace moderne précoce et proto-séculier, nous introduisons six de ces fontaines superstitieuses, qui sont également des tours, élevées vers les cieux, comme un clocher ou un minaret.”
“Et bien qu’elles soient en effet des portails vers un autre monde, cet autre monde est celui que nous traversons habituellement sans y penser : le monde qui est le visage d’une autre personne. Chaque tour-fontaine, tout en étant un objet isolé, est reliée par des miroirs et une perspective forcée à une autre tour-fontaine. Il est surprenant de regarder dans une fontaine et de voir un visage qui n’est pas le nôtre. C’est une expérience qui nous amène à nous attendre à de la magie. Et c’est bien le cas. Bien que le visage d’un étranger soit l’une des vues les plus ordinaires du monde, il n’en demeure pas moins une vue dont la qualité sacrée est facile à croire. Ces fontaines de dévotion montrent une compréhension possible du sacré : voir le visage d’une autre personne.”
9- Make a Wish
Il y a aussi l’équipe composée par María José et Juanes, tous deux architectes et designers équatoriens ont obtenu leur diplôme en architecture et ont ensuite obtenu leur maîtrise à la MArch School of Architecture & Design de Valence. Fondateurs de WOW estudio.
L’équipe nous propose une installation où elle invite les visiteurs à écrire leurs voeux sur un petit papier rose, à le plier avec la technique de l’origami en forme de fleur et à le déposer dans la rivière infinie. Plusieurs contenants seront disposés le long de la surface, les mêmes qui seront progressivement remplis en fonction de la visite des personnes et des souhaits dédiés. L’installation sera différente tout au long de la journée, il n’y aura jamais deux souhaits identiques mais ils seront tous dédiés à l’infini.
10- Vérités
Il y a aussi le projet de LoCo Architectes de DIVOL Corentin et RAINEVAL LOÏC architectes de Montpellier.
Par-delà un corridor rendu obscur, l’allégorie de la sacralité que nous formulons est décomposée en deux éléments: un cœur, représentant la notion de sacralité dans son universalité, et la peau, représentant la vérité projetée sur ce cœur. Cette vérité ne sera pas unique, mais multiple, animée par le va-et-vient des visiteurs. La sacralité prendra ainsi autant de formes qu’il y aura d’êtres dans la cour de la Petite Loge.
Concrètement, ils diminuent l’espace pour accéder à la cour de la petite loge pour mieux monter celle ci par un Jeux de pyramide renversé en miroir qui nous permet de voir les détails de l’architecture de la cour.
Toujours un plaisir de déhanbuler dans les rues de Montpellier pour découvrir ces espaces souvent issus du XVIIIème siècle où les jeunes diplômés nous parlent de leur envie, et nous montrent cet espace sous un angle qui leur est propre.
Les mots de l’article:
F.A.V. 2023, festival des architectures vives, Montpellier, Le Festival des Architectures Vives,