Helga Stüber-Nicolas à la galerie N °5

Le Crayon est l’outil qu’utilise Helga Stüber-Nicolas pour ses créations.

Mais pas forcément comme on le fait habituellement.

C’est la mine, le copeau du taille crayon, qu’elle utilise comme matière pour ses créations.

Ce qui donne des choses intéressantes plastiquement en petite surface.

Brisures de mines de crayon 14,5 /20 cm

Elle utilise aussi le copeau de bois du taille crayon.

Copeau de crayon , 70 cm de haut

Le responsable de la galerie, Ludovic Allabert, nous présente cette artiste qu’il avait déjà exposé “ Ainsi, le crayon qui est usuellement destiné à s’effacer devient ici l’élément essentiel, constitutif de l’œuvre d’Helga Stüber-Nicolas, à travers sa matérialité et non plus sa fonction. Ce crayon n’est plus à percevoir comme un outil, mais comme l’œuvre elle-même.”

Brisures de mines de crayon 14,5 /20 cm

Brisures de mines de crayon 14,5 /20 cm

Brisures de mines de crayon 14,5 /20 cm

Brisures de mines de crayon 80 /110 cm

Bout de mines 8 /100 cm

Boit de mines 8 / 100 cm

Bout de crayon

Dans la pièce du fond sont présentées deux sculptures réalisées avec des bouts de crayon.

FORMICA

La galerie LA SERRE , à Montpellier, présente les tableaux de Jean Pierre Formica.

Déchirures impressionnistes est le nom que l’on peut donner à la technique utilisée par l’artiste.

Sans titre

De plus près

Sa technique est de déchirer les papiers qu’il a préalablement peint.

Ce qui donne vu de côté des reliefs.

Au delà de la technique, les sujets reprennent des tableaux connus.

De Velasquez

Delacroix.
Césanne.
Les femmes d’Alger de Delacroix

On a aussi des paysages.

Les Arènes de Palmyre.

Je vois les étangs de Thau ou autres , car souvent ces tableaux sont sans titre.

Il y a un autre versant de ce peintre de plus de 70 ans , ce sont des dessins travaillés à la palette graphique et imprimés sur un support alu et recouvert de plexiglass.

La tête de l’autre.

Hurlement 55×27 cm

Mon histoire. 55×27 cm. Impression UV

Fantôme de toi. 55 x 27 cm. Impression U V

Ma maison. 55 x 27 cm. Impression UV.

Revenons à ces peintures qui sont des déchirures.

A la Mi juin ce sont les derniers jours de cet exposition, mais on retrouve ses peintures à Arles où il a son atelier ou dans les musées comme à Nîmes.

Une biographie lui est consacrée chez l’éditeur Acte Sud. Il a un site très complet qui vous donnera plus d’informations et de visuels que mes brèves illustrations.

https://formica.typepad.fr

POSSÉDÉ-É-S.

Á la Panacée de Montpellier, les derniers jours d’une exposition sur un thème étrange « Possédé-e-s. ». Déviances, performances, Résistance.

Kelly Akashi. Illuminate life Form 2019

Vincent Honoré, un des commissaires de l’exposition, a écrit pour la présentation de cette exposition :

« Nécromancie et spiritisme, divination (astrologie, cartomancie, chiromancie), magie et alchimie (sortilèges, potions, élixirs) : autant de gestes et de rituels dont la force émane d’un corps en mouvement. L’occulte n’a de sens que performé. Ces actes, ce sont des corps bannis qui s’en emparent. L’occulte est la science des corps déviants. Il faut être exclu.e et en retour s’exclure des normes sociales, religieuses ou économiques pour devenir sorcière ou prêtre vaudou. L’occulte s’érige alors comme résistance contre les dogmes, le patriarcat, les pouvoirs dominants, les religions, les savoirs admis : la masse. Il est l’autre, le caché. Il est aussi ce qui révèle.
La chaîne (déviance-performance-résistance) explique pourquoi et comment une nouvelle génération d’artistes internationaux s’empare de l’occulte : le corps de l’occulte est un corps genré, racisé, politisé, gardien de visions du monde alternatives, mis à l’écart mais résistant ».

Dans cet article je ne montre pas les 27 artistes de l’exposition. Je n’ai pas accroché sur Nicolas Aguirre qui présente une table et accessoires qui ont servis pour réaliser l’échange d’âme, ni Chloé Viton qui consacre une installation immersive et troublante Cosmic Soup, ni des constructions de Jean-Baptiste Janisset (Sourire aux anges, 2020).

Il y a le travail de Dominique White.

Avec des éléments pauvres: cordes, fils et filets, coquillages, etc… blanchis par du kaolin et suspendus à des crochets de boucher, les sculptures nous évoquent le dépouillement. Il faut que l’animatrice nous explique que :

« Ces images spectrales de dépouilles suspendues à des crochets en fer évoquent les esclaves jetés par-dessus bord… Corps inutiles, malades ou révoltés devenus fantômes qui hantent les côtes africaines »

Dominique White – Ruttier for the Absent, 2019. Voile détruite, feuilles de palmier détruite, sisal, argile kaolin, raphia, corde usée, fer, résidus de la mer Méditerranée. Dimensions variables Courtesy de l’artiste et VEDA, Florence

L’installation de Nils Alix-Tabeling est étrange: on est entre décor pour conte de fée et recherche symbolique sur la divination.

Table-eau alchimique ; entre taro et yi king Le royaume de Satan était habilement divisé… et 3 chaises sympathiques (Chat-Mite-Sphinx

),

Myriam Mihindou nous montre des photographies de Sculpture de chair.

Cela nous ramène au travail de certains artistes des année 1980 . Il faut entrevoir à travers ce travail sur le corps un acte qui rejoint certains rituels; ici c’est, pour l’artiste, de trouver un passage du silence à la parole ……

Chaque photo nous compte une histoire.

Les commissaires ont choisi d’accrocher tout le long du parcourt des sculptures en verre de Jean-Marie Appriou. Ses papillons de nuit .

Ce sculpteur, qui commence à avoir une renommé, travaille un peu comme Garouste le peintre. Ici, en mélangeant différents matériaux, du verre au bronze, de la terre et céramique, il arrive à un résultat très fort. L’artiste fait référence à la mythologie grecque ou égyptienne pour ces papillons.

Une musique de fond provient d’un requiem réalisé par 114 postes de radio. Réalisé par : Iain Forsyth & Jane Pollard.

Iain Forsyth & Jane Pollard. poste de radio

.

Dans la salle N°6 Nandipha Mntambo qui vit en Afrique du Sud nous montre un travail sculptural avec des peaux de vache, remarquable. Elles sont présentées dans l’espace comme si elles volaient.

The shadows between us. 7 m de large 3 m de haut et 2 m de profondeur
The shadows between us, 2013. Peau de vache, résine. 125 x 134 x 29 cm et 147 x 152 x 27 cm

Elle moule ces peaux avec son propre corps ou celui de sa mère.

Nandipha Mntambo déclarait : « La vache est un animal que je considère comme universel. Les êtres humains de pratiquement toutes les civilisations et toutes les parties du monde ont un lien avec cet animal. La vache est un bien, élevée à des fins alimentaires, dont les humains se servent pour le transport de marchandises, sa peau tannée est utilisée pour se vêtir, elle est aussi considérée comme une divinité et utilisée comme monnaie d’échange. Elle crée ainsi un lien invisible entre l’humanité ».

Pour le commissaire de l’expo, Vincent Honoré, il parle d’élancé macabre, fantomatique, avec ses deux robes qui “flottent” dans l’espace. Les corps sont vides mais les peaux viennent suggérer leurs traces et leur histoires. Par la beauté e..t la finesses des plis . . . et la forme humaine qui évoque les vénus antiques.

First Breath, Peau de vache et cornes. 2019. 210 x 150 cm

Il y a aussi cet autre sculpture de Nandipha Mntambo: First Breath. Peau de vache et cornes. 2019. 210 x 150 cm. Courtesy de l’artiste et galerie Andréhn-Schiptjenko.

Dans la dernière salle, il y a parmi d’autres installations les sculptures d’Anna Hulačová.

Une sculpture très classique dans son fond mais, par sa matière, elle prend un sens extraordinaire.

Sculpture en bois de saule

“ Ses figures évoquent des mythes anciens où s’entremêlent le symbolisme chrétien et les traditions populaires tchèques. La tête en tige de saule représente une ancienne tradition où par jeux les jeunes hommes suivent les jeunes fille avec une baguette de saule etc. Contraste avec les autres têtes qui combinant matériaux naturels (bois, argile) et industriels (béton, aluminium) et impression numérique présentent des figures ambigües, pas totalement humaines ou animales, sans idéologie religieuse ou politique.”

J’ai une lecture de l’exposition moins possédée que les auteurs de cette manifestation d’artistes. Mais la découverte de certains artistes est vraiment extraordinaire.